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Busan Diary : Cherry

  • 22 sept. 2019
  • 5 min de lecture

Je marche sur le sable. Seule.

Mon sac de voyage sur le dos, j’enfonce mes pieds nus dans le sol aussi doré que brûlant. Je longe l’étendue sablonneuse de part en part malgré la chaleur écrasante.

Rien.

J’étais censée retrouver mon amie Marieke sur cette plage, mais elle n’est pas ici et je n’ai plus de portable pour la joindre.

J’allume mon ordinateur et ouvre Messenger. Quitte à être une extraterrestre, autant que ce soit utile.

Par chance, je réussis à la contacter et la rejoins quelques minutes plus tard aux abords de la plage. Elle se promène tranquillement avec Cherry, la petite chienne que ses amis ont adoptée à la SPA. Selon les membres du refuge, elle aurait été maltraitée puis abandonnée. Aujourd’hui, elle est devenue un animal adorable et sociable, malgré sa peur des humains. Elle se met à faire connaissance avec un congénère, alors que Marieke me l’a confiée pendant quelques minutes. Après autant de mois sans côtoyer d'animaux, c’est agréable de passer du temps à promener Cherry.

La maison que Marieke garde pour ses amis n’est pas très loin de la plage. Il faut cependant monter quelques côtes assez raides pour y parvenir. Le charme de la Corée du Sud ! Il s’agit d’une sorte de duplex doté d’une énorme baie vitrée surplombant la mer. Juste à côté de la vitre, les locataires ont placés un fauteuil suspendu que j’adopte immédiatement.

Marieke me fait rapidement visiter les lieux avant de s’attarder sur le sous-sol dont je disposerai pour moi seule pendant mes quelques jours ici. Charmant : une chambre personnelle, une salle de bain tout aussi personnelle et de l’autre côté de la fenêtre, un jardin verdoyant qui laisse apparaître la mer à travers son feuillage. Je vais me plaire ici !

Après avoir pris possession de mes quartiers, je décide d’accompagner mon amie promener Cherry. Tout au long de notre marche, elle me fait une petite visite guidée du quartier.

Nous sommes à peine rentrées que la pluie se met à tomber en torrents sur la ville. La tempête n’aura pas mis longtemps à me rattraper. Heureusement, c’est bien à l’abri que j’aide Marieke à préparer le repas du soir en musique.



Le surlendemain, le ciel est redevenu bleu. Nous en profitons pour partir à la recherche d’un Samsung Store pour réparer l’écran de mes portables. L’un est tombé d’une machine à laver il y a un ou deux mois à Samcheok et l’autre s’est éclaté sur une pierre lors d’une tempête tropicale sur l’île de Jeju. Les coréens doivent être aussi doués que moi vu le nombre de personnes qui remplissent la salle d’attente. Je confis mon portable à un réparateur et patiente.

Soudain, une explosion se fait entendre. Une odeur de cramé provenant d’une tour d'ordinateur remplit la pièce. Chacun regarde la scène bouche bée. Je nous sens prêtes à abandonner nos courses en cas d’urgence. Pourtant, la Corée est un pays bien trop sécurisé pour qu’il ne se passe quoi que ce soit de similaire à l’Europe. Les coréens le savent et aucun d’entre eux ne sourcille. Seul un technicien se précipite avec un extincteur avant que l’alarme incendie ne se déclenche. Quelques minutes après le drame, une dame est appelée au guichet. Je pense qu’elle peut dire adieu à l'unité centrale de son ordinateur qui vient littéralement de partir en fumée dans les mains du réparateur. J’ai presque envie de rire devant l’absurdité de la scène.

Je suis bien contente que mon portable ne finisse pas dans le même état. Après ce petit aparté, nous repartons en direction de la maison, notre chariot remplit des courses que nous avons faites dans la matinée. Aujourd’hui, on cuisine européen !



C’est un euphémisme de dire que la nourriture française m’a manquée. Je mourrais d’envie d’un peu de nourriture simple sans épices ni fruits de mer ! Nous nous cuisinons des pâtes au fromage avec une salade avocat, champignons, tomates, laitue et graines de sésame. Et le clou du repas : du chocolat avec des morceaux d’ananas frais ! Ca peut paraître très simple, mais croyez-moi, ce n’est pas le genre de repas qu’on mange tous les jours au Pays du Matin Calme.

Je profite du reste de la journée pour lire sur le fauteuil suspendu et balancer le jouet préféré de Cherry à travers le salon. J’ai réussi à me faire adopter presque immédiatement par cette chienne. Je joue souvent avec elle et participe à presque toutes ses promenades quotidiennes. Marieke dit que je dois lui faire penser aux enfants de ses maîtres dont l’un d’eux aime beaucoup jouer avec elle.

Le lendemain, mon amie décide de changer un peu le parcours de promenade et nous montons dans les hauteurs de Busan. Nous traversons une forêt, une ligne de chemin de fer et découvrons quelques peintures murales. Ce n’est qu’un avant-goût de notre après-midi au Gamcheon village, le seul qui a résisté à l’invasion du nord lors de la guerre de Corée. Pour lui redonner un peu d’attrait, les murs des bâtiments ont été peints de toutes sortes de couleurs et des artistes s’en sont donné à cœur joie pour agrémenter les rues de sculptures, statues et autres œuvres d’art.



Au retour, je passe la soirée à tenter de réserver un billet dans le ferry pour Fukuoka. C’est apparemment impossible sans disposer d’une carte coréenne et mes seuls amis qui en ont une ne répondent pas. Alors que je m’énerve sur les sites de réservation, ma coloc m’offre toutes ses réserves de chocolat. C’est bien connu pour apaiser les tensions et ça fonctionne. Je décide d’abandonner et de prendre mon billet juste avant de monter dans le ferry.

D’ailleurs, pourquoi prendre un ferry alors que c’est un peu plus cher que l’avion me direz-vous ? Eh bien, juste parce que j’ai envie de prendre le bateau pour aller au Japon. Ni plus, ni moins.

La matinée suivante, je file poster mes quelques cartes postales avant de monter dans un taxi. Marieke va me manquer, mais ce qui me brise le plus le cœur, c’est le regard de Cherry qui a sûrement l’impression que sa nouvelle amie l’abandonne comme tous les autres.

Je jette un regard au ciel qui se couvre de gris. Décidément, le typhon ne semble pas en avoir fini avec moi. Il est grand temps que je m’éloigne de Busan. Je me tourne vers l’archipel caché derrière le brouillard masquant l’horizon. Espérons que la météo soit meilleure en changeant de pays…

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