top of page

Seoul diary - Week 20 : Forever

  • Photo du rédacteur: Cynthia Courvoisier
    Cynthia Courvoisier
  • 6 déc. 2020
  • 3 min de lecture

Assise dans l'avion, je me remémore les derniers moments passés en Corée.

A mon retour de Thaïlande, j'avais l'impression de rentrer à la maison en foulant de nouveau le sol coréen. J'étais pleine de nostalgie et d'excitation. J'allais revoir ce lieu qui fut mon foyer durant cinq mois, cette ville qui avait abrité mes souvenirs.

Et puis, seule la nostalgie resta quand je mis un pied dans la guest house. C'est fou ce qu'un lieu peut changer en si peu de temps. C'était ma maison. Un endroit dans lequel il faisait bon vivre ensemble et aujourd'hui, je découvrais le café vidé de ses meubles et la guest house de ses habitants. Il ne restait que peu de gens. Seulement deux que je connaissais.

J'étais triste de partir, de refermer le chapitre sur ma vie en Corée du Sud, mais plus aucun doute que c'était le bon moment. Il n'était ni trop tôt, ni trop tard pour partir. Plus tôt, j'aurais eu des regrets, plus tard, j'aurais eu des remords.

Alors, après un dernier dîner en compagnie de la propriétaire Mijeong et de David, je pris mes valises et franchis pour la dernière fois la porte du café de la Golden Pond, en direction d’Incheon.


Faites défiler les images


J'avais passé ma première nuit en Corée du Sud à jouer aux cartes en compagnie de Victor. C'est également ce que je fis lors de cette dernière nuit. Assis par terre dans sa chambre en compagnie de Selim, nous jouâmes nos revanches au Jin jusqu'à ce que la fatigue nous dise stop.

C'était la dernière fois que je voyais Victor. Le lendemain, il dormait encore lorsque Selim et moi rejoignîmes Yujin pour un petit déjeuner franco-coréen à Paris Baguette.

Je profitais autant des mets français qui me faisaient envie que des mets coréens qui allaient me manquer.

Une fois la panse bien remplie, ce fut le temps des adieux pour Yujin et moi. Nous discutions quand le bus direct pour l'aéroport arriva... nous faisant signe qu'avec la valise et mes deux gros sacs, c'était trop encombrant pour monter. Mais pourquoi dédier un bus aux voyageurs s'il les refuse pour cause de bagages ?

J'avais beau avoir passé près de six mois ici, la Corée du Sud restait, pour certaines choses, un mystère pour moi.

J'avais suffisamment géré mon budget pour qu'il me reste ni plus ni moins assez de won sur ma carte de transports pour prendre le bus qui venait de me refuser. Il me fallait donc trouver un distributeur qui accepte les cartes étrangères. Après avoir essuyé quelques échecs, Yujin m'emmena dans la banque la plus proche pour demander où se situait le distributeur le moins loin que je pourrais utiliser.

Résultat : "Actually, they say we just have to cross the road."*

Une demi heure plus tard, nous revenions auprès de Selim qui gardait mes bagages. Il héla un taxi, pendant que je faisais mes derniers au revoir à Yujin.

Je pensais que mon aventure coréenne venait de se terminer.

C'était sans compter les galères de l'aéroport. Hormis le fait que je devais attendre pour faire enregistrer mon bagage en trop, ils ont mis du temps à trouver ma réservation pour m'enregistrer et comble de tout : mon pot de sucre à épiler, avec lequel j'avais voyagé dans toute l'Asie, me bloquait l'accès à la piste d'embarquement !

- What do I do ? Can I throw it ?** me demanda le coréen en charge de la sécurité après avoir vérifié auprès de dix collègues si le produit était accepté ou pas.

- I guess I cannot go in if you don't throw it, so yes : throw it !***

Je remballais toutes mes affaires à la hâte, puis regardais l'heure : 15 minutes avant le décollage.

Mon cœur s'emballait.

Je voyais ma famille.

Mes chats.

Mon fromage.

Je me mis à traverser tout l'aéroport en courant comme je n'avais jamais couru avec mon sac de 15kg sur le dos.

Plus que cinq minutes avant le vol.

Les portes étaient toujours ouvertes, attendant les derniers passagers.

Je m'y engouffrai à bout de souffle.


Une hôtesse de l'air coréenne m'aperçoit, les yeux vidés de larmes que je ne peux plus retenir.

- Are you okay miss ?****

Je n'ai pas la force de répondre avec des mots. Cette aventure est finie. Tous ces moments passés ici ne reviendront jamais et les lieux dans lesquels j'ai tant de souvenirs auront probablement changé ou même disparu d'ici à ce que je foule de nouveau le sol coréen.

Mais au fond de moi, je sais que Ruslan a raison :


* : En fait, ils disent qu'on a juste à traverser la rue.

** : Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je peux le jeter ?

*** : J'imagine que je ne peux pas y aller si vous ne le jetez pas, alors oui : jetez-le !

**** : Est-ce que ça va mademoiselle ?

Commentaires


About Us

La Team Cartes Postales est née dans l'esprit d'un groupe d'étudiants pour rester en contact malgré les kilomètres qui allaient les séparer...

 

Lire

 

  • Réseaux
  • Réseaux
  • Réseaux
  • Réseaux

© 2023 by Going Places. Proudly created with Wix.com

Nom

Email

Our Electronic Postcards
bottom of page