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Jeju Diary : Storm

  • 31 août 2019
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 déc. 2019

La pénombre règne dans la rue. La pluie s’abat en torrents et s'infiltre dans chacun de mes vêtements.

Je n'y prête plus attention.

Je suis perdue.

Mes yeux sont fixés sur mon téléphone qui tente de m'indiquer le chemin malgré les gouttes d'eau qui ruissellent sur l'écran.

Jeju est une île paradisiaque tout au sud de la péninsule coréenne. J'aurais dû adorer ce petit bout de Corée, mais depuis mon arrivée la veille, les mésaventures se succèdent.

J'ai d'abord changé de guest house, car je ne me sentais pas en sécurité. Je dors désormais chez une charmante famille coréenne qui a transformé le deuxième étage de sa maison en guest house. Elle est située dans un quartier résidentiel très calme.

Cela va sans dire que je me suis perdue pour la trouver.

Tout comme j'ai galéré à trouver le bon bus pour sortir de l'aéroport.


Ce soir, j'ai rejoint Amber et une de ses amies allemande pour dîner. En plus du mauvais temps qui nous suivait à la trace, tous les restaurants abordables que nous trouvions sur Internet s'avéraient être fermés. Heureusement, nous avons fini par tomber sur un bar qui sert également de la nourriture et nous nous sommes offert une énorme glace au matcha à partager.


Bon d'accord, c'était une formule dédiée aux couples, mais c'était plus qu'assez pour nous trois !

Nous avons tellement marché pour trouver un restaurant qu’au retour, j'ai eu du mal à trouver un arrêt de bus avec la bonne ligne. J'ai toujours du mal avec les plans des trajets. Les lignes partent dans tous les sens et aucune ne semble correspondre. Le dernier bus allait arriver et je ne savais pas de quel côté le prendre.

J'en ai finalement choisis un. Avant de changer.

Le bus est arrivé du côté que je venais de quitter. Je le regardais, perplexe, avant de… Non ! C'était le bon ! Je me suis élancée sur la chaussée.

Alors que j'avais parcouru la moitié de la route, le bus est reparti.

Je venais tout juste de comprendre les plans de bus coréens. Un peu trop tard à mon goût.

Au milieu de la route, sous une pluie torrentielle, je me suis donc résignée à essayer de trouver un taxi.

Une voiture est passée, la lumière allumée. J'ai levé le bras. Elle a continué son chemin.

Puis une deuxième.

Une troisième.

Aucun taxi n'a voulu me prendre.

Je pourrais rester plantée sur le côté de la route le bras levé, personne ne s'arrêterait. Les conducteurs coréens ont tendance à ne pas s'arrêter pour prendre les étrangers. J'en ai déjà fait l'expérience à Séoul.

J'ai baissé le bras. Levé le nez. Fermé les yeux.

Peu importe, je rentrerai à pieds. Après tout, j'ai le temps.

Le nez dans mon téléphone, je suis scrupuleusement le plan pour éviter de rentrer encore plus trempée que je ne le suis déjà.

Je marche vite. Je tourne à gauche. Je descends une avenue. J'accélère.

Je marche. De plus en plus vite. Essayant de réduire le temps affiché sur mon téléphone.

Je ne la vois pas arriver.

Large. Profonde. Froide.

Et j'y plonge les deux pieds !

Je me retrouve perdue sur une île coréenne, en pleine nuit, sous la pluie, les deux pieds dans une énorme flaque. J'ai de l'eau jusqu'aux chevilles.

J'éclate de rire.

Un affront à la nuit. Une offense à la pluie.

Ça ne peut pas être pire.

Je relève la tête vers les étoiles, souriante.

Je suis en vie pour vivre ça. Je réalise mes rêves. Et toutes les tempêtes et les flaques d'eau sur mon chemin font partie du voyage. Mon voyage.

Je continue ma route jusqu'à la guest house dans un bruit d'éponge.

Je crois que j'ai un mauvais karma en ce moment.

Le lendemain, je retrouve les filles pour découvrir les cascades de l'île en dégustant une glace au cactus. Le chemin nous conduit tout droit jusqu'à une plage de sable noir sur laquelle coule une fine cascade d'eau douce. Des surfeurs s'amusent à défier les vagues et nous ne pouvons pas résister à une petite baignade avant de terminer nos fameux jus d’orange made in Jeju.



Après le départ de notre covoyageuse allemande, nous traversons l'île en bus pour visiter le côté le plus touristique de Jeju. Malheureusement, le temps est redevenu maussade et selon la météo, un typhon approcherait de l'île à grands pas.

Nous voulons visiter une grotte aux parois multicolores. Après une marche d'un peu plus d'un kilomètre à la sortie du bus, nous apprenons au guichet que le lieu est fermé en raison de la tempête. Qu'à cela ne tienne ! Nous nous perdons donc dans un labyrinthe croisé plus tôt sur notre chemin. C'est sans rire le labyrinthe le plus difficile que j'ai eu à faire de ma vie. Nous restons coincées presque deux heures entre les hautes haies, sous la pluie, à tenter de trouver la sortie. Ce n'est qu'en résolvant le plan du labyrinthe sur papier que nous sommes en mesure de trouver la sortie, non sans mal !

Mais la vue vaut la peine. On se croirait dans un autre monde.

Féerique, mais pluvieux.

Vert, mais maîtrisé.

Coloré, mais sans abondance.

On ne peut pas être aussi heureux de l'arrivée si on n'a pas galéré avant.



Sur le chemin du retour, je propose à Amber de tester le stop. C'est une chose que je voulais faire depuis longtemps, mais que je n'osais pas. Surtout seule.

Après quelques déceptions, une voiture s'arrête avec, à son bord, une adorable famille de touristes américains dont la fille apprend l'espagnol, la langue maternelle de mon amie mexicaine. Ils nous proposent de nous reconduire jusqu'à l'arrêt de bus. Étant donné qu'Amber vit désormais en Californie, elle est très heureuse de pouvoir parler un peu avec cette jeune fille.

En attendant le bus, je décide de mettre mon pull sous mon kawé. Manque de chance, je fais tomber mon portable par terre.

Juste sur la seule pierre qui dépasse de la plaque de béton. Pile du côté de l'écran. Alors que le téléphone a déjà pris la pluie.

Jeju n'est donc vraiment pas faite pour moi. Passer à peine trois jours sur cette île me l'a démontré, même si elle possède certainement des coins attrayants. Ne voulant en plus pas être bloquée par le typhon, je décide de prendre un avion le plus vite possible. C'est ainsi que je me retrouve à l'aéroport, sac sur le dos, sans même avoir commandé de billet, pour quitter cette île au plus vite.

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