Séoul Diary - Week 8 : Out of law (Mission 2)
- 18 juin 2018
- 4 min de lecture
Après l'échec de notre première mission, j'étais un peu dépitée.
En fin de semaine, un festival de musique à l’université me donnait du baume au cœur. Je passais de moins en moins de temps dans la guest house. Je ne m’y sentais plus chez moi comme avant.
L’université organise des événements environ tous les mois, ce qui permet de se détendre et de rencontrer de nouvelles personnes. Nous avons donc pu profiter d’un concert en plein air sur la pelouse dédiée aux événements.
Le lendemain, mes amis étaient de retour. Ils allaient venir récupérer leurs affaires, lorsque j’ai appris en forçant un peu Justin à me l’avouer que c’était un piège ! La propriétaire voulant faire “acte de citoyenneté” souhaitait les prendre au piège quand ils reviendraient. Elle se doutait qu’ils étaient eux-aussi dans l’illégalité. J’ai donc envoyé un message en catastrophe à Alex pour lui dire qu’ils ne devaient surtout pas revenir à la guest house.
Les coréens n’ont pas cette mauvaise image de “balance” qu’on peut avoir en France, sûrement dû à notre histoire compliquée, notamment lors de la Seconde Guerre Mondiale ou même avant. Pour eux, la délation est un mot positif. C’est un acte citoyen très apprécié.
On a donc déplacé notre réunion dans un petit restaurant coréen que les garçons apprécient beaucoup. Il est d’ailleurs rapidement devenu notre nouveau quartier général.
Après un rapide résumé de la situation, nous avons échafaudé un plan afin de faire évacuer leurs affaires de la guest house. Puis, je suis retournée travailler jusqu’à 23h pour les rejoindre de nouveau dans une nouvelle guest house : la WindRoad guest house. Nous y avons passé la soirée à discuter et jouer aux cartes à la lumière des bougies, jusqu’à ce que le propriétaire nous dise de quitter la terrasse qui est fermée après minuit.
Nous sommes donc partis au convenient store le plus proche avec les tasses et les cartes de la guest house. Nous avons envahi les tables à coup d’éclats de rire… jusqu’à ce qu’une heure plus tard, le caissier du magasin nous dise qu’il ferme la terrasse.
On s’est tous regardé.
Nikita a assigné à chacun quelque chose à prendre et nous sommes partis du convenient store... avec la table et les chaises du magasin, sans oublier les cartes et les tasses de la guest house avec notre makkoli et nos gâteaux apéritifs en direction du parc. Nous nous sommes littéralement enfuis en courant, en emportant tout notre bazar, avec Nikita qui nous pressait !

Nous sommes restés dans le parc jusqu’à très tard dans la nuit, emmitouflés dans des couvertures. Les rares passants nous regardaient comme si on vivait dans une autre réalité. Peu importait notre différence ou notre origine.
Russie, Allemagne, Corée du Sud, France, Argentine.
On était juste bien tous ensemble.
De retour à la WindRoad guest house, nous avons laissé Marieke, l’allemande qui était restée avec nous jusqu’à la fin, pour aller accomplir notre mission. Le plan établi l’après-midi même était simple : attendre que tous soient endormis dans la guest house pour que les garçons entrent, rassemblent leurs affaires et partent ni vu ni connu.
Je suis donc partie en éclaireuse pour vérifier que personne n’était éveillé, puis j’ai envoyé un message à Alex et Nikita pour leur signifier que la voie était dégagée. J’étais censée rester cacher dans ma chambre pour que personne ne pense que je les ai aidés.
Seulement, rien ne se passe jamais comme prévu avec eux.
Alex a juste pris son sac et est sorti, tandis que Nikita a dû rassembler ses affaires éparpillées partout dans plusieurs chambres. Evidemment, il s’est mis à parler à tout le monde et à faire énormément de bruit avec ses multiples bagages. Je suis donc ressortie en entendant le vacarme. En sortant, Alex m’a dit de retourner dans ma chambre, mais je n’y suis pas restée bien longtemps. Manque de chance, j’ai croisé Justin. Pour éviter de perdre mon job, j’ai tenté de lui faire croire que je rentrais de soirée.
Quelques minutes après, j’ai retrouvé Nikita dans la cuisine toutes lumières allumées : il voulait cuisiner des spaghettis pour tout le monde A 5 HEURES DU MATIN, alors qu’il n’avait pas le droit d’être ici. J’ai essayé de lui faire comprendre que ce n’était pas une bonne idée, mais il n’écoutait rien. Si on nous trouvait tous les deux ici, il serait renvoyé en Russie avec Ruslan et je serais virée de la guest house.
Je suis donc sortie pour tenter de trouver la seule personne qui pourrait le ramener à la raison : Alex. Mais il n’était nulle part dans les rues autour de la guest house. Je suis rentrée en espérant que Nikita soit revenu à la raison.
Le café était vide.
Seule la lumière de la cuisine brillait encore. Il était parti par la porte principale qu’il avait laissée entrouverte.
Le lendemain, j’ai eu le droit à un petit interrogatoire de Bona, puisque tout le monde avaient entendu les garçons prendre leurs affaires pendant la nuit. Seulement, je ne savais plus à qui je pouvais faire confiance, donc je ne lui ai pas dit la vérité concernant mon implication dans cette affaire.

Le soir même, je quittais de nouveau la maison après le boulot pour aller rejoindre notre nouveau petit groupe au billard. Nous avons de nouveau joué, ri, discuté une bonne partie de la nuit.
Le lendemain, je découvrais les cinémas coréens avec mes amis français. On était assez étonnés de voir qu’on pouvait choisir notre place lors de l’achat du ticket et que notre position dans la salle déterminait le prix du billet. Nous avons regardé “Ready Player One” que j’ai beaucoup aimé personnellement.
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