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Vientiane diary : Discovery

  • Photo du rédacteur: Team Cartes Postales
    Team Cartes Postales
  • 24 mai 2020
  • 5 min de lecture

Ce n'était pas prévu.

Me retrouver dans un bus de nuit qui roule à toute verdingue dans une forêt tropicale au milieu de nulle part.

Essayer de dormir, alors qu’à chaque virage, je me retrouve le nez collé à la vitre voyant le précipice qui menace de nous engloutir au moindre dérapage du véhicule.

Voyager avec des gens allongés au sol et jusqu’à sous mon siège, car les places assises ne sont réservées qu’aux touristes.

Rien de tout cela n'était prévu, mais puisque j'ai raté mon avion pour la Thaïlande, j'ai dû trouver un plan B et force est de constater que je ne suis pas la meilleure pour ça.

A mon retour à Hanoï avec Alex, nous avons croisé par hasard Grigory, un russe qui vivait dans notre guest house à Séoul. Trimbalant son ukulélé et son énorme sac de voyage presque aussi gros que lui, il venait de débarquer au Vietnam. Je l’ai donc entraîné lui aussi pour découvrir la dernière chose que je désirais voir ici : la rue du train.

En attendant que la locomotive n’apparaisse, j’ai aidé Grigori à fabriquer sa pancarte pour faire du stop jusqu’au Laos. Etant donné que j’étais celle qui maîtrisais le mieux les lettres latines.

Nous avons attendu longtemps.

Très longtemps.

La pluie a fait fuir certains touristes et l’heure tardive a fini par me faire abandonner. Je n’ai donc pas pu voir ce fameux train qui traverse Hanoï l’après-midi.

Nous avons dit au revoir à notre ami qui a pris une moto-taxi à l’aide de l’application Grab, que je découvrais et qui allait me servir en Asie du Sud-Est. Il partait pour le Laos, lui aussi, mais comptait passer la frontière en stop.

En cherchant un peu sur Internet, j’ai vu plusieurs articles parlant du bus de l’enfer qui permettait de passer la frontière à certains endroits. Il s’agissait d’une journée complète de bus. Armée d’optimisme, je me suis lancée en quête d’une agence de voyage qui propose ce fameux trajet entre le Vietnam et le Laos, car pas moyen de le réserver en ligne. Une fois les quelques détails réglés, j’allais packer mon sac. Je partirais de la guest house le lendemain à moto pour rejoindre la gare routière, laissant Alex qui, n’étant pas pressé par le temps, préférait lui aussi le stop pour gagner le Laos.

Assise dans ce fameux bus, je comprends maintenant un peu mieux d’où il tient son nom. Nous arrivons presque au bout des vingt-quatre heures de route et je dois avouer que je suis exténuée, alors que le soleil commence son ascension au-dessus de la forêt tropicale. Nous ne nous sommes arrêtés que deux fois jusqu’à maintenant et il n’y a pas de toilettes dans le bus (si si, c’est important), alors que j’avais insisté auprès de l’agence pour en avoir. Autant dire qu’il faut avoir la vessie bien solide !

La première pause, quelques heures après le départ, a été pour dîner.

Nous nous sommes arrêtés sur ce que j’appellerai une aire de route vietnamienne. Attention, elle n’a rien à voir avec celles qu’on peut trouver par chez nous. Déjà, parce que nous n’étions pas vraiment sur l’autoroute, ensuite, parce que cela ressemblait plus à un petit gymnase aménagé de tables et de chaises avec des vendeurs ambulants et des cuisinières. Et enfin, parce que les toilettes turques, d’un autre temps, ne fermaient pas à clé et n’étaient pas éclairées.

Je venais à peine à enfin réussir à m’endormir lorsque le bus s’arrêta en plein milieu de la forêt pour la seconde pause. En relevant la tête par dessus les sièges, j’aperçus les drapeaux du poste frontière. Nous devions tous descendre lorsque le poste ouvrirait afin de faire valider notre visa d’entrée sur le territoire laotien. Cela prit des heures. J’étais tellement stressée à l’idée de ne pas pouvoir entrer sur le territoire que j’en ai oublié ma bouteille d’eau, alors que j’échangeais mes Dong contre des Kip, la monnaie laotienne.

Pour la petite histoire, j’avais spécialement choisi d’entrer dans le pays par ce poste frontière, car je savais que c’était le seul pour lequel je n’avais pas besoin d’avoir fait au préalable une demande de visa pour entrer au Laos. Mais entre ce qu’on trouve sur Internet et la vérité, il y a parfois un écart. Jusqu’à la fin, j’ai eu peur de devoir faire demi-tour et de rester au Vietnam. Bien heureusement, ce ne fut pas le cas. Je suis passée sans encombres et j’ai profité de mes Kip fraîchement acquis pour acheter une nouvelle bouteille d’eau, alors que le reste des passagers du bus finissait de passer la frontière.

Après cette dernière halte, nous avons tranquillement repris notre périple à travers la forêt tropicale qui commence désormais peu à peu à s’éclaircir au fil des kilomètres.

Soudain, le bus fait une halte auprès de vendeurs de bananes sur le bord de la route. Plusieurs personnes descendent pour en acheter, puis remontent avec leurs victuailles. Un peu plus loin, c’est au tour des vendeurs d’ananas de faire leur apparition le long de la chaussée. Je regarde une jeune fille plus proche de l’enfance que de l’âge adulte négocier les fruits avec un acheteur vietnamien. Je me demande où ces gens peuvent bien vivre, étant donné que je ne vois rien que la forêt autour d’eux.

Quelques heures plus tard, l’épais couvert émeraude laisse place à un magnifique paysage montagneux. Le vert y est toujours de mise sur les sommets qui tentent de défier les nuages. Puis, la forêt laisse apparaître une route bordée de maisons sur pilotis. Des gens font la sieste à l'ombre de kiosques eux-aussi sur pilotis pendant que des animaux broutent dans les prés alentours.

C’est ce moment que choisit le chauffeur pour faire une troisième et dernière pause afin de déjeuner. Nous nous arrêtons donc sur une aire de repos laotienne, cette fois-ci. Bien que plus vétuste que son homonyme vietnamienne, elle est néanmoins plus accueillante et les plateaux repas bien plus garnis !


Je profite de cette pause pour faire plus ample connaissance avec une vieille dame argentine qui a décidé de quitter son pays pour la première fois de sa vie pour faire le tour du monde.

C’est cette même dame qui va m’aider à notre arrivée à Vientiane. A la descente du bus, nous décidons ensemble de prendre un second bus qui parcourt la ville. Un peu perdues, nous ratons notre arrêt et finissons par prendre un tuk-tuk pour arriver le plus près possible de nos lieux de séjour. Elle me laisse donc juste devant la rue qui mène à ma guest house avant de repartir pour trouver la sienne un peu plus loin dans la capitale.

L’endroit dans lequel j’ai réservé une nuit semble être un havre de paix au milieu du tumulte laotien. Des meubles en bois peints de toutes les couleurs se bousculent autour de la piscine qui orne le centre de la cour intérieure. Les murs sont peints de fresques toutes plus vivantes les unes que les autres.

Dès mon arrivée à l’accueil, j’en profite pour réserver mon trajet vers Chiang Mai où je devrais déjà me trouver si je n’avais pas raté mon avion.

Je pourrais repartir le lendemain, mais puisque je suis à Vientiane, autant visiter un peu la ville. Et je me rends compte qu’on peut faire beaucoup de choses en une journée : je profite ainsi de cet unique jour de visite dans la capitale laotienne pour découvrir dans l'ordre le temple Wat Si Saket, déguster une glace dans le Buddha Park, passer sous le Patouxai et me promener autour du Pha That Luang. Vientiane n’est pas une grande ville et beaucoup de choses se font à pieds.


Faites défiler pour voir toutes les photos


Malgré la beauté du pays et tous les lieux qu’il me reste à visiter ici, je suis contente de reprendre la route. J’ai rencontré quelques autres voyageurs assez étranges dans cette guest house et qui semblent me suivre à la trace, jusque dans ma chambre. Heureusement, tous les lits sont pris et je finis par m’en débarrasser avec l’aide de mes roommates américaines.

Le lendemain, j’embarque dans un train qui traverse le pont de l’amitié lao-thaïlandaise…



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